Lire ou télécharger la note : Le Katanga, entre croissance économique portée par le secteur minier et un développement en demi-teinte – Juillet 2014
Cette note analyse la situation déroutante d’une province dotée d’une économie à dominante minière, évoluant sous la houlette d’enjeux nationaux et internationaux qui la gouvernent depuis la constitution des empires coloniaux jusqu’aux récents tumultes de la mondialisation. La province du Katanga connait une croissance économique portée essentiellement par l’exploitation de ses mines, secteur qui s’adosse sur une industrialisation massive résultant de nouveaux investisseurs venus de quatre coins du monde. Toutefois, dans cette province, une bonne partie de l’activité minière est aussi le fait d’exploitants artisanaux ou « creuseurs » qui travaillent manuellement et qui reçoivent souvent très peu pour les minéraux qu’ils extraient du sous-sol.
À côté de cette activité minière, le secteur agricole et la manufacture industrielle demeurent assez vulnérables. Par conséquent, il existe peu d’emplois productifs et les revenus des populations restent faibles. Ce qui fait paradoxalement de cette riche province la cinquième en pauvreté en RD Congo. D’où l’opportunité de s’interroger sur la pertinence de la relation vertueuse entre croissance économique katangaise et développement.
Cet article vient montrer que le modèle de croissance katangais bute sur trois principaux obstacles, notamment sa forte dépendance aux fluctuations extérieures, le réinvestissement des recettes publiques, spécifiquement de la rente minière, et le problème environnemental. Un voie de solution possible pour cette province, en plus de la bonne gouvernance à observer dans le secteur minier, demeure la diversification de son économie à travers le développement de l’agriculture avec ses variantes (agro-pastorale, agro-industrielle, agrochimique) et la promotion du tourisme, secteurs porteurs dans l’optique de l’après-cuivre du Katanga. Tant que le secteur minier restera dominant, la province minière du Katanga risque de longtemps stagner entre une croissance économique imparfaite et un développement en demi-teinte.