Changement climatique

Les changements climatiques dans la région des Grands Lacs – Novembre 2013

Elevage

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Malgré les divergences des modèles climatiques, l’Afrique de l’Est devrait en moyenne gagner en précipitation et en température, avec une forte variété de situation locale (y compris des volumes de pluie en baisse dans certaines régions). L’exception principale, où l’aridité devrait s’accroître fortement, est une large bande de territoire de part et d’autre de la frontière entre la Tanzanie et le Kenya, partant du littoral puis remontant jusqu’au Soudan, et touchant également la Somalie.

Au regard de l’importance sociale et économique de l’agriculture dans cette aire géographique, les évolutions environnementales, même minimes, pourraient y avoir d’importantes conséquences sur la sécurité alimentaire et la stabilité sociale.

Dès lors, les mesures d’adaptation au changement climatique doivent se concentrer sur le soutien et la transformation du secteur agricole dans cette zone. Le renforcement de la sécurité alimentaire passe par la réduction des vulnérabilités agricoles aux évolutions climatiques.

Les Pays couverts par l’Observatoire des Grands Lacs révèlent également une extrême vulnérabilité climatique en matière de production d’énergie (et plus particulièrement d’hydroélectricité).

Si l’existence de liens entre changement climatique et conflictualité dans cette aire géographique se consolide, la part de la dégradation de l’environnement dans les conflits semble accessoire en comparaison de facteurs socioéconomiques, politiques et géographiques. Une instrumentalisation politique croissante des enjeux environ-nementaux (terres, eau, droits de passage…), notamment par leur ethnicisation, pourrait être l’effet indirect du réchauffement global qui aurait le plus d’impacts sécuritaires (stabilité sociale et politique) en Afrique de l’Est.

Pour devenir un véritable outil d’aide à la décision, l’identification des risques climatiques requiert des scénarios climatiques plus robustes1, étayés par des modélisations du climat à la résolution affinée (entre 90 et 100 km dans les travaux actuels).

Les enjeux et effets induits attendus des grands investissements énergétiques – projets hydroélectriques dans l’Afrique des Grands Lacs – Novembre 2012

Naute Dam

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L’augmentation de la capacité de production hydroélectrique dans une aire allant de la RDC à l’Éthiopie, et l’interconnexion des grands réseaux électriques régionaux en Afrique, suscitent un engouement infrastructurel sans précédent qui s’exprime en dizaines de milliards de dollars d’investissement dans la prochaine décennie.

A l’ouest de l’Eastern Africa Power Pool (EAPP) l’immense potentiel hydroélectrique de la RDC motive l’élaboration d’interconnexions des réseaux vers l’ouest, le centre et le sud de l’Afrique. A l’est de l’EAPP, l’intégration des réseaux devrait permettre l’interconnecter les pays situés entre l’Égypte et l’Afrique du Sud dans la prochaine décennie.

La grande infrastructure (barrages, lignes électriques longue distance et intercon­nexion des réseaux) est un instrument qui favorise la coopération interétatique. Mais elle renforce également une dynamique de morcellement de l’Afrique des Grands Lacs en sous-blocs régionaux, l’intégration des réseaux électriques ne coïncidant pas avec les coopérations et intégrations régionales existantes.

Si elle ne peut pas être isolément un facteur d’éclatement de la RDC, l’intégration par les réseaux électriques renforce les conséquences territoriales d’une dynamique économique centrifuge déjà à l’œuvre en RDC, qui s’ajoute au mouvement de décentralisation.

Les projets hydroélectriques et les lignes à haute tension qui y sont rattachées devraient surtout être destinés à l’exportation d’électricité vers des pays où la demande est plus solvable, au nord et au sud de l’Afrique. La part de l’électricité dévolue à la      consommation domestique dans la production des grandes installations hydroélec­triques à venir sera limitée.

Cet engouement infrastructurel ne peut masquer des questions de fond relatives à l’endettement de ces États, aux conséquences de ces investissements lourds sur le prix de l’électricité, et à la pertinence d’un modèle de développement dans cette zone fondé sur des Partenariats Publics Privés (PPP) de très longue durée, entre 30 et 40 ans.

La part de l’hydroélectricité dans le bouquet (ou mix) énergétique des pays des Grands Lacs (hors mis le Kenya) va s’accentuer dans les prochaines années. L’accroissement de la dépendance à cette énergie primaire expose davantage ces pays à des incertitudes relatives au changement climatique, à l’évolution comparative des prix de l’hydroélec­tricité et des hydrocarbures, et à des risques de gouvernance.