La gestion de la multi-appartenance, une nécessité pour poursuivre la stratégie régionale dans l’Afrique des Grands Lacs – Juin 2012

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Les États des Grands Lacs ont créé des alliances, telles que la Communauté Économique des Pays des Grands Lacs (CEPGL), la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC), la Communauté Est-africaine (EAC), la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL), dans le but de promouvoir la paix, d’exploiter de grands marchés, de mettre en commun des ressources, et de contribuer à l’union continentale selon les préceptes avancés par l’Union Africaine.

Les performances de ces communautés économiques régionales ne respectent cependant pas les objectifs affichés en termes d’approfondissement, de commerce intra-communautaire et gestion des ressources. Si la faible diversification des économies nationales et le délabrement des infrastructures expliquent en grande partie ce bilan, les multi-adhésions représentent un réel obstacle à une coopération efficiente.

Une reconfiguration des accords régionaux dans les Grands Lacs s’avère difficile au vu du vaste territoire de la République Démocratique du Congo (RDC). Un rappro­chement de cette région vers l’Afrique Centrale isolerait le Rwanda, le Burundi et les provinces orientales congolaises de ses alliés naturels de l’Est, tandis qu’une rupture avec la CEEAC couperait Kinshasa de ses voisins du Bassin du Congo.

Une rationalisation, notamment basée sur des critères économiques, supposerait avant tout une restructuration interne de la RDC. Elle permettrait aux différentes provinces de choisir leur échelon d’intégration le plus pertinent. Mais un tel scénario doit induire des projets structurants pour convaincre les autorités de Kinshasa d’accepter ce début de « partition » du pays.

L’expérience sous-régionale la plus aboutie au niveau de l’intégration économique est sans aucun doute l’EAC, ce qui valide un modèle à suivre mais exclu un rapproche­ment avec la RDC. Par ailleurs, la polarisation du développement régional sur un pays, le Kenya, préfigure des stratégies de « francs-tireurs » dans la recherche d’une intégration mondiale.