Situation socio-politique du Burundi, 10 ans après la signature de l’accord d’Arusha : quelles perspectives ? – Juillet 2012

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Le Burundi est entré dans un processus démocratique depuis la signature (2002) et l’application de l’Accord d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation. Cet accord a mis fin à la guerre et permis la mise en place de nouvelles institutions politiques, une nouvelle armée ainsi qu’une nouvelle police. En même temps, il a institutionnalisé les quotas ethniques qui doivent se retrouver dans ces nouvelles institutions.

Le renforcement de ses institutions est passé par les élections démocratiques organisées déjà deux fois au Burundi. Les élections de 2005 n’ont pas provoqué de contestations car, de l’avis de tous les partenaires, elles ont été bien organisées. En dépit des enjeux de chaque parti, tous les acteurs ont accepté les résultats de ces élections. Les institutions démocratiques commençaient alors à se consolider malgré quelques difficultés liées essentiellement à l’inexpérience des nouveaux gestionnaires.

Les élections de 2010, qui ont été organisées dans un climat de tensions politiques, furent contestées par certains acteurs politiques, ces derniers accusèrent le pouvoir d’avoir manipulé les résultats de l’élection communale. Cette contestation a généré une crise politique. Elle a montré que les leaders politiques burundais sont incapables de trouver des solutions aux problèmes qui se posent à la démocratie. Tous les acteurs se sont radicalisés, donnant libre cours aux réflexes autoritaires qui ont fini par dominer les logiques démocratiques. Ce contexte comme les enjeux immédiats, individuels et collectifs des autorités expliquent ce raidissement du pouvoir qui est tombé dans « un autoritarisme démocratique », ou de basse intensité mais violant les droits de l’homme et la loi.

La sortie de cette crise exige la consolidation de la démocratie par une transformation des leaders politiques en « leaders transformateurs » capables de produire des sens politiques façonnant un « citoyen démocrate ». C’est pour cela que les scénarii possibles sont les suivants : la relance du dialogue démocratique, le non-respect de l’Accord d’Arusha, le renouvellement interne des élites, le renforcement de l’autoritarisme démocratique, etc.